Je vis dans un petit appartement de deux pièces au septième et dernier étage d'un vieil immeuble d'un quartier tranquille, dans le Nord-Vaudois, en Suisse. Trois appartements donnent sur le palier et celui de gauche est occupé par un gentil monsieur de 40 ans, pas vraiment futé mais très préoccupé par tout ce qui touche au sexe et à la vie privée des gens en général.
Eboueur pour le compte de la commune, il m'explique toujours le contenu des poubelles des voisins par le menu, indiquant le nombre de préservatifs qu'il trouve et trouvant ça et là quelques brouillons de courrier. Un jour, il s'invite chez moi sous prétexte qu'il a trouvé une bouteille vide de whisky dans mes poubelles. Le verre étant proscris des poubelles ménagères et pour éviter une dénonciation, j'ai du lui permettre de vider sous mes yeux une de mes bouteilles de Single Malt ramenée d'Ecosse, en guise de "compensation".
Le balcon de son salon est situé à côté de la fenêtre de ma chambre. Lorsque ma copine vient passer la nuit chez moi, il y a toujours un moment ou il soulève "discrètement" une des lamelles du store fermé pour vérifier notre présence ou non dans la pièce. Depuis, j'ai du déménager ma chambre au salon et inversément pour ne plus être importuné par cet indélicat personnage.
Jusqu'il y a peu, il connaissait toujours le contenu de ma boite aux lettres, s'étonnait d'y trouver des factures qui selon lui n'avait pas lieu d'être et trouvait bizarre une correspondance soutenue avec une personne habitant au Canada.
Lorsque je rentrais chez moi, j'entendais systématiquement des pas de courses dans son appartement, c'est certainement lui qui se précipitais pour venir observer ce que je faisais au moyen de l'oeilleton placé sur sa porte.
De par sa taille et la puissance de ses bras, je n'avais jamais osé dénoncer à la police ses agissements, mais tout a changé voici deux ans, lorsque il a été cambriolé par deux fois en l'espace de 2 mois.
La totalité de ses valeurs ont été emportées et c'est naturellement vers moi qu'il avait porté ses soupçons, surtout que je vivais une période de chomage à cette époque. Logiquement, la police m'a très vite convoqué pour que je fournisse quelques explications sur mes occupations des nuits précédent les cambriolages.
Après les réponses aux quelques questions sur mon emploi du temps, et exaspéré par mon voisin, j'ai profité de ma présence au poste pour porter plainte contre lui.
Si sa plainte pour cambriolage a été classée sans suite, la mienne par contre a été jugée et il a été condamné à me rembourser la bouteille de wiskhy et a payer l'installation d'une cloison de séparation opaque entre son balcon et ma fenêtre.
Depuis, il ne fouille plus ma boite aux lettres et ne tente plus de m'espionner. Par contre, curieusement, je trouve régulièrement le rétroviseur de ma voiture démonté et des déchets obstruer l'accès à ma cave.